Vous ne savez pas ce que c’est. On rigole avec vous, on bosse avec vous, on s’établit dans la vie, on est mariés, même, parfois, maintenant. On marche dans vos pas, déguisés en vous, en portant vos vêtements, vos gestes, vos sourires, parce que nous aussi, on applique ce qu’on nous a appris, nous aussi… Poursuivre la lecture Tout contre
Étiquette : queer
Le maître de jeu
Ma sœur et moi avons partagé une chambre toute notre enfance. Dans mon souvenir, le papier peint moutarde était fatigué, et baignait l’appartement haussmannien hors de prix dans une lumière triste. Ma mère l’avait choisi pour son emplacement juste après son divorce, quand elle a décidé de revenir à Paris et que son monde s’écroulait. Désormais, elle ne pensait qu’à notre futur.
Le placard
Quitter le placard, c’était quitter l’isolement terrible de l’enfance et courir bras ouverts vers la communauté, me fondre en elle, trouver mes pairs et ne plus être seul, ne plus être questionné en permanence, ne plus être effacé. Exister en tant qu’objet de désir, aussi. La communauté m’a sauvé la vie.
On a pas tous les jours
Je n’arrive pas à dormir. Au début, je me suis dit, c’est la super lune. Elle est trop proche de nous, je suis trop plein d’eau, de larmes, de sang, d’humeurs, du coup, la marée des boyaux m’empêche de dormir. Mais non, ça fait plusieurs jours.
Deseo
J’ai enfin revu la Loi du Désir, d’Almodovar et c’était plus fort que dans mon souvenir.
Les grandes questions
Je me rappelle précisément, enfant, regarder Dalida chanter à la télé en robe rose à froufrous et me tourner vers ma mère pour demander pourquoi les gens n’aimaient pas Dalida, elle était super pro et s’habillait super bien pourtant. Je me souviens, enfant encore, voir les pubs dans le métro et me tourner vers ma… Poursuivre la lecture Les grandes questions
Les reines sont nues
Comme beaucoup, je n’en peux plus, et je voudrais savoir quoi faire pour qu’on ne se fasse plus agresser. Je ne sais pas si c’est parce que ces attaques sont plus reportées, que les lesbiennes et les gays refusent désormais de se faire tabasser en silence, mais j’ai envie de hurler à chaque nouvelle photo sanglante. Comme beaucoup, je me demande quand et non plus si ça m’arrivera. Je deviens paranoïaque.
Un baiser dans la nuit
Ce soir, il faisait encore chaud. J’ai pris mon vélo et je suis descendu voir Notre Dame. Je rentrais tranquillement, parce que c’était une jolie nuit d’été, en chantonnant des chansons d’amour. Je passe par le Parc de La Villette, et du coin de l’oeil, je vois un couple qui s’embrasse. Des cheveux longs et blonds, une petite silhouette brune. Et un groupe de jeunes hommes qui s’approchent d’eux.
Juste un petit peu d’amour
Je découvre ébahi qu’il existe depuis 2015 dans les pays nordique un jeu de rôle grandeur nature, «Just a Little Lovin’», avec pour cadre les toutes premières années de l’épidémie de sida à New York et dont le but est d’expérimenter les fêtes, l’amour et le sexe alors que la mort rode.
Le genre est un terrain de jeu
Il faut lire cette interview, Gender Is a Playground, de Kate Bornsteinn, «gender outlaw», par Zackary Drucker dans le numéro hiver 2017 de Aperture, et entre autre ce passage sur les tensions entre culture drag et personnes trans*: There’s intense polarization on many levels within the trans community these days—one of them is between drag… Poursuivre la lecture Le genre est un terrain de jeu