La rivière forcée

La rivière forcée à Issoudun (36)
La rivière forcée d’Issoudun, 2021, le roncier.

Au printemps 2021, pendant le 2e confinement, suite à la publication de mon texte «Le Placard», l’amie Clémence Allezard m’a demandé de participer à sa création sonore autour des corps et de la pandémie, particulièrement des confinements, pour France Culture. Le résultat, qui reprend différents super témoignages très intéressants, s’appellent «Nos corps sociaux». Diffusé à partir du 15 juin 2021 dans le cadre du podcast «L’expérience», il est toujours accessible en ligne (même si suite à leur drôle de changement de politique concernant les podcasts, on peut pas insérer de lecture dans sa page). Hésitez pas à écouter, Clémence fait du super boulot, et si je me souviens bien, je dis pas trop de conneries dedans. J’y parle du stress post-traumatique que le covid avait provoqué chez moi, séropo, et de la violence du choix du couvre-feu pour les modes de vie non traditionnels.

Mais si je poste aujourd’hui, c’est que, pour l’occasion, toujours à la demande de Clémence, j’avais aussi enregistré une sorte de carte postale sonore depuis le pays du confinement:

C’était un peu trop long pour le format, finalement, parce que, bah, c’était le confinement, que j’allais bof bof, et que ça m’amuse toujours de faire du son; et Clémence n’a pas eu besoin de tout ça. Je me suis dis que ça serait chouette de l’avoir ici, deux ans après, alors que l’OMS estime «que la COVID-19 est maintenant un problème de santé établi et à caractère persistant qui ne constitue plus une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI)». Merci encore à Clémence de m’avoir permis d’enregistrer ce moment.

J’ai été très ému de retomber sur ces fichiers lors d’un nettoyage de printemps de mon ordi. C’était dingue et dur, cette période, et on n’a jamais pris le temps de se poser pour vraiment mesurer ce que c’était. Ce que c’est. Personnellement, je ne suis plus le même depuis le début du covid, la peur, l’éloignement ont modifié la chimie de mon corps. Si je suis toujours là, je suis presque un autre. Le covid, lui, est toujours présent et comme je le supposais déjà en 2021, il n’y aura pas de retour à l’avant.


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