Les textes
Quand je n’Ă©cris pas dans le cadre de mon travail Ă Vih.org, j’Ă©cris d’autres textes, souvent de lâautofiction, que je rassemble ici depuis des annĂ©es. Jâaimerais avoir plus de temps pour Ă©crire plus, et si vous aussi vous aimeriez que jâai plus de temps pour Ă©crire plus, vous pouvez mâaider en me payant un ko-fi.
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Tout contre
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Vous ne savez pas ce que c’est. On rigole avec vous, on bosse avec vous, on s’Ă©tablit dans la vie, on est mariĂ©s, mĂȘme, parfois, maintenant. On marche dans vos pas, dĂ©guisĂ©s en vous, en portant vos vĂȘtements, vos gestes, vos sourires, parce que nous aussi, on applique ce qu’on nous a appris, nous aussiâŠ
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Le maĂźtre de jeu
Ma sĆur et moi avons partagĂ© une chambre toute notre enfance. Dans mon souvenir, le papier peint moutarde Ă©tait fatiguĂ©, et baignait lâappartement haussmannien hors de prix dans une lumiĂšre triste. Ma mĂšre lâavait choisi pour son emplacement juste aprĂšs son divorce, quand elle a dĂ©cidĂ© de revenir Ă Paris et que son monde sâĂ©croulait.âŠ
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Câest la pĂ©riode de lâannĂ©e oĂč les nuits se rafraĂźchissent. Il y a des belles journĂ©es encore mais le soleil ne chauffe plus autant.
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Jusqu’au bord
Parfois, j’attends juste un peu trop longtemps pour renouveler mes mĂ©dicaments. Pas trop, il m’en reste toujours assez pour ne pas tomber Ă sec, mais juste assez peu pour que ce soit Ă un jour prĂšs. Ou le jour mĂȘme.
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Et la santé
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J’y pense Ă chaque fois: il y a une boule de matiĂšre en fusion, Ă des milliers de kilomĂštres de nous, qui brille suffisamment fort pour que, quand les nuages s’Ă©cartent, non seulement sa lumiĂšre arrive au fond de nos yeux, mais qu’on ressente, sur notre peau, au plus profond de nous, la brĂ»lure desâŠ
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Le placard
Quitter le placard, c’Ă©tait quitter l’isolement terrible de l’enfance et courir bras ouverts vers la communautĂ©, me fondre en elle, trouver mes pairs et ne plus ĂȘtre seul, ne plus ĂȘtre questionnĂ© en permanence, ne plus ĂȘtre effacĂ©. Exister en tant qu’objet de dĂ©sir, aussi. La communautĂ© m’a sauvĂ© la vie.
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On a pas tous les jours
Je n’arrive pas Ă dormir. Au dĂ©but, je me suis dit, c’est la super lune. Elle est trop proche de nous, je suis trop plein dâeau, de larmes, de sang, dâhumeurs, du coup, la marĂ©e des boyaux m’empĂȘche de dormir. Mais non, ça fait plusieurs jours.
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Feu le quatriĂšme pouvoir
Les formulaires de renouvellement de la carte de presse sont sur mon bureau. J’ai, comme chaque annĂ©e, du mal Ă les remplir, parce que la rĂ©alitĂ© du boulot ne m’a jamais semblĂ© aussi loin du rĂŽle des mĂ©dias.
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Les grandes questions
Je me rappelle prĂ©cisĂ©ment, enfant, regarder Dalida chanter Ă la tĂ©lĂ© en robe rose Ă froufrous et me tourner vers ma mĂšre pour demander pourquoi les gens n’aimaient pas Dalida, elle Ă©tait super pro et s’habillait super bien pourtant. Je me souviens, enfant encore, voir les pubs dans le mĂ©tro et me tourner vers maâŠ
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Un baiser dans la nuit
Ce soir, il faisait encore chaud. J’ai pris mon vĂ©lo et je suis descendu voir Notre Dame. Je rentrais tranquillement, parce que c’Ă©tait une jolie nuit dâĂ©tĂ©, en chantonnant des chansons dâamour. Je passe par le Parc de La Villette, et du coin de l’oeil, je vois un couple qui s’embrasse. Des cheveux longs etâŠ