Les textes
Quand je n’Ă©cris pas dans le cadre de mon travail Ă Vih.org, j’Ă©cris d’autres textes, souvent de lâautofiction, que je rassemble ici depuis des annĂ©es. Jâaimerais avoir plus de temps pour Ă©crire plus, et si vous aussi vous aimeriez que jâai plus de temps pour Ă©crire plus, vous pouvez mâaider en me payant un ko-fi.
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Le fantĂŽme dans la machine
Jâai souvent du mal Ă mâendormir. Le soir, allongĂ© dans mon lit, je tourne, la peau Ă vif, en cherchant la fraĂźcheur qui apaisera mes jambes brĂ»lantes, je me perds dans les histoires murmurĂ©es dans mon casque et je rĂȘve de pouvoir uploader ma conscience hors de ce corps trop lourd.
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Train corail
Je vous apprend rien, depuis le rĂ©sultats des europĂ©ennes, on assiste Ă un moment de clarification politique assez forte. Je suis trop vieux et blasĂ© pour croire Ă une formule de communication politique reprenant le «Front populaire», mais jâapprĂ©cie quâon sorte enfin de la sidĂ©ration, et que, quelque chose, enfin, se passe Ă gauche.
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Le temps du sida
Christophe Martet prend sa retraite de journaliste. Une petite anecdote pour l’occasion, parce que j’ai la chance de connaĂźtre Christophe depuis mon passage Ă Act up-Paris et TĂȘtu.
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Je déteste le 1er décembre
Je dĂ©teste le 1er dĂ©cembre. Je dĂ©teste le 1er dĂ©cembre comme on on peut dĂ©tester le sida, je dĂ©teste le 1er dĂ©cembre comme on peut dĂ©tester lâapathie. Je dĂ©teste le 1er dĂ©cembre comme le jour oĂč on parade ces morts. Je dĂ©teste le 1er dĂ©cembre comme je dĂ©teste tous ces politiques qui sâen foutent depuisâŠ
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Tout contre
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Vous ne savez pas ce que c’est. On rigole avec vous, on bosse avec vous, on s’Ă©tablit dans la vie, on est mariĂ©s, mĂȘme, parfois, maintenant. On marche dans vos pas, dĂ©guisĂ©s en vous, en portant vos vĂȘtements, vos gestes, vos sourires, parce que nous aussi, on applique ce qu’on nous a appris, nous aussiâŠ
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Le maĂźtre de jeu
Ma sĆur et moi avons partagĂ© une chambre toute notre enfance. Dans mon souvenir, le papier peint moutarde Ă©tait fatiguĂ©, et baignait lâappartement haussmannien hors de prix dans une lumiĂšre triste. Ma mĂšre lâavait choisi pour son emplacement juste aprĂšs son divorce, quand elle a dĂ©cidĂ© de revenir Ă Paris et que son monde sâĂ©croulait.âŠ
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Câest la pĂ©riode de lâannĂ©e oĂč les nuits se rafraĂźchissent. Il y a des belles journĂ©es encore mais le soleil ne chauffe plus autant.
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Jusqu’au bord
Parfois, j’attends juste un peu trop longtemps pour renouveler mes mĂ©dicaments. Pas trop, il m’en reste toujours assez pour ne pas tomber Ă sec, mais juste assez peu pour que ce soit Ă un jour prĂšs. Ou le jour mĂȘme.
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Et la santé
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J’y pense Ă chaque fois: il y a une boule de matiĂšre en fusion, Ă des milliers de kilomĂštres de nous, qui brille suffisamment fort pour que, quand les nuages s’Ă©cartent, non seulement sa lumiĂšre arrive au fond de nos yeux, mais qu’on ressente, sur notre peau, au plus profond de nous, la brĂ»lure desâŠ
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Le placard
Quitter le placard, c’Ă©tait quitter l’isolement terrible de l’enfance et courir bras ouverts vers la communautĂ©, me fondre en elle, trouver mes pairs et ne plus ĂȘtre seul, ne plus ĂȘtre questionnĂ© en permanence, ne plus ĂȘtre effacĂ©. Exister en tant qu’objet de dĂ©sir, aussi. La communautĂ© m’a sauvĂ© la vie.