Tout contre

Vous ne savez pas ce que c’est. On rigole avec vous, on bosse avec vous, on s’établit dans la vie, on est mariés, même, parfois, maintenant. On marche dans vos pas, déguisés en vous, en portant vos vêtements, vos gestes, vos sourires, parce que nous aussi, on applique ce qu’on nous a appris, nous aussi… Poursuivre la lecture Tout contre

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Le maître de jeu

Papier peint «l'Arbre de vie» du château de Maintenon.

Ma sœur et moi avons partagé une chambre toute notre enfance. Dans mon souvenir, le papier peint moutarde était fatigué, et baignait l’appartement haussmannien hors de prix dans une lumière triste. Ma mère l’avait choisi pour son emplacement juste après son divorce, quand elle a décidé de revenir à Paris et que son monde s’écroulait. Désormais, elle ne pensait qu’à notre futur.

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C’est la période de l’année où les nuits se rafraîchissent. Il y a des belles journées encore mais le soleil ne chauffe plus autant.

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Jusqu’au bord

Parfois, j’attends juste un peu trop longtemps pour renouveler mes médicaments. Pas trop, il m’en reste toujours assez pour ne pas tomber à sec, mais juste assez peu pour que ce soit à un jour près. Ou le jour même.

Et la santé

J’y pense à chaque fois: il y a une boule de matière en fusion, à des milliers de kilomètres de nous, qui brille suffisamment fort pour que, quand les nuages s’écartent, non seulement sa lumière arrive au fond de nos yeux, mais qu’on ressente, sur notre peau, au plus profond de nous, la brûlure des ses ardeurs.

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Le placard

Quitter le placard, c’était quitter l’isolement terrible de l’enfance et courir bras ouverts vers la communauté, me fondre en elle, trouver mes pairs et ne plus être seul, ne plus être questionné en permanence, ne plus être effacé. Exister en tant qu’objet de désir, aussi. La communauté m’a sauvé la vie.

On a pas tous les jours

Je n’arrive pas à dormir. Au début, je me suis dit, c’est la super lune. Elle est trop proche de nous, je suis trop plein d’eau, de larmes, de sang, d’humeurs, du coup, la marée des boyaux m’empêche de dormir. Mais non, ça fait plusieurs jours.

Feu le quatrième pouvoir

Les formulaires de renouvellement de la carte de presse sont sur mon bureau. J’ai, comme chaque année, du mal à les remplir, parce que la réalité du boulot ne m’a jamais semblé aussi loin du rôle des médias.

Les grandes questions

Je me rappelle précisément, enfant, regarder Dalida chanter à la télé en robe rose à froufrous et me tourner vers ma mère pour demander pourquoi les gens n’aimaient pas Dalida, elle était super pro et s’habillait super bien pourtant. Je me souviens, enfant encore, voir les pubs dans le métro et me tourner vers ma… Poursuivre la lecture Les grandes questions

Un baiser dans la nuit

Ce soir, il faisait encore chaud. J’ai pris mon vélo et je suis descendu voir Notre Dame. Je rentrais tranquillement, parce que c’était une jolie nuit d’été, en chantonnant des chansons d’amour. Je passe par le Parc de La Villette, et du coin de l’oeil, je vois un couple qui s’embrasse. Des cheveux longs et blonds, une petite silhouette brune. Et un groupe de jeunes hommes qui s’approchent d’eux.