Les textes
Quand je n’Ă©cris pas dans le cadre de mon travail Ă Vih.org, j’Ă©cris d’autres textes, souvent de lâautofiction, que je rassemble ici depuis des annĂ©es. Jâaimerais avoir plus de temps pour Ă©crire plus, et si vous aussi vous aimeriez que jâai plus de temps pour Ă©crire plus, vous pouvez mâaider en me payant un ko-fi.
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L’Ăźle des Morts
Et soudain, le sida de 1990 dont personne ne voulait entendre parler Ă l’Ă©poque, le sida qui tuait en France tous les jours des pĂ©dĂ©s, des toxicos, des putes sans que ça ne dĂ©range plus que ça la majoritĂ© de la population, est l’objet de tout un tas de sujets, papiers, documentaires, Ă©ditos.
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Give me things that don’t get lost
Tomber sur ça et verser une larme. J’Ă©coutais cette chanson il y a dix ans, dans la ville mĂȘme de Neil Young, Toronto, les yeux mouillĂ©s dĂ©jĂ , en pensant Ă Michel qui venait de mourir de l’autre cĂŽtĂ© de l’ocĂ©an.
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Le chant du canari
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Quand j’arrive Ă dormir, je fais des rĂȘves inquiĂ©tants. Je suis Ă l’intĂ©rieur d’un gigantesque corps humain collectif, oĂč chacun est occupĂ© Ă essayer de comprendre quelle est sa place dans la machine globale.
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Impénitent
Je ne sais pas si George Michael est mort des suites dâune infection par le VIH, et pourtant, Ă©videmment, j’y pense.
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70 bougies
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Le 25 dĂ©cembre dernier, on fĂȘtait NoĂ«l Ă Bordeaux. Il faisait grand soleil, et ma mĂšre et moi en avons profitĂ© pour aller nous balader aux Chartrons.
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Novembre
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Par la fenĂȘtre du train, je vois les arches de l’aĂ©rotrain qui tracent sur les plaines du Centre. C’est absurde, ce rail suspendu menant nulle part, ces colonnes de bĂ©ton armĂ© fendu sous lesquelles passent les tracteurs. Les derniĂšres feuilles des peupliers sont tombĂ©es dans un tapis jaune vif, les champs sont vides et le futur n’a pas eu lieu.
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Ces jours-ci
Je fais n’importe quoi avec la nourriture, ces jours-ci. Hier, j’ai voulu faire des crĂȘpes, alors que je n’ai pas de poĂȘle Ă crĂȘpe. J’ai Ă©tĂ© en acheter une et ce n’est que quand je l’ai mise sur ma plaque Ă induction et qu’elle est restĂ©e froide que je me suis rendu compte qu’elle n’Ă©tait pas prĂ©vue pour. J’ai failli arracher le plan de travail du mur de frustration.
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Vider mon sac
Dans mon sac Ă dos, j’ai des semis, du lilas afghan et du lis des cafres, que j’ai installĂ©s dans des bouteilles en plastique taillĂ©es, pour ne pas qu’ils s’abiment. Un fruit de la passion, mĂ»r, pour ses graines prĂȘtes Ă ĂȘtre semĂ©es.
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Les biches
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Sur une photo qu’elle m’a envoyĂ©e, BĂ©a avance au bord de la mer, les pieds dans l’eau, de dos, penchĂ©e vers les vagues, le pantalon retroussĂ©, une silhouette sombre sur une plage bretonne.
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Attraction
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Les emballements du coeur, son dĂ©raillement, le dĂ©crochage, les battements sautĂ©s, la soif, la peur, la folie, la crainte, la joie aussi, et l’espoir, le sombre, le secret, le terrible et brĂ»lant espoir que quelqu’un rĂ©ponde Ă notre chant et qu’on oublie ensemble, enfin, que nous allons mourir.