Non, mais je suis content aussi. Vraiment. J’avais les larmes aux yeux en écoutant son discours, je pensais vraiment pas que c’était possible, même aux États-Unis, même en Amérique du Nord. C’était beau comme moment. Même les caissières du Leroy Merlin en parlaient avec des étoiles dans les yeux. En passant au métro Château d’Eau, un homme discutait avec un autre et insistait : “Bien sûr qu’il est noir. Je suis noir, tu es noir, nous sommes tous noirs.”
Et pourtant, j’ai un petit pincement d’amertume dans le ventre. J’ai du mal à m’empêcher de penser que nous, les pédés, les gouines, sommes encore les dindons de la farce. Pendant la fête, personne ne veut se rappeler que le président-élu est opposé au mariage entre personne du même sexe. Pendant la fête, la Californie adoptait la proposition 8 et bannissait le mariage des couples de même sexe, comme l’Arizona et la Floride.
Alors oui, c’est un grand jour, mais j’aimerai tellement que ce événement ne se soit pas aussi construit sur notre dos, parce que s’il avait défendu l’ouverture du mariage, il n’aurait pas été élu. Parce que tous ces gens qui veulent du changement n’aurait pas pu soutenir cette idée. Parce qu’encore une fois, le changement s’arrête juste devant notre porte.