Andrew Nagorski, author of the new book Hitlerland, discusses the way Americans saw — and wrote about — the early days of the Third Reich.
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If you look back to the very beginning of Hitler’s rhetoric about Jews, it was all there — the talk about extermination and vermin. He didn’t spell out exactly what would happen in the Holocaust, but he gave a pretty good indication of its overall thrust. When someone lobs those kinds of rhetorical bombs, it’s sort of a natural human tendency to say, « Oh, that’s just a figure of speech. They don’t really mean it. It’s just a way to whip up supporters. »
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After the Great Depression hit, suddenly the Nazi Party became a major contender for power. Yet you had Americans meeting Hitler and saying, « This guy is a clown. He’s like a caricature of himself. » And a lot of them went through this whole litany about how even if Hitler got into a position of power, other German politicians would somehow be able to control him. A lot of German politicians believed this themselves.
» Early Warnings: How American Journalists Reported the Rise of Hitler, The Atlantic
Un article qui date de 2012, et qui nous rappelle que ne pas prendre aux sérieux les fascistes, c’est notre première défaite qui mène à leur victoire. Trump n’est pas un clown et il applique son programme christo-fasciste. Les barrières qui pourraient l’empêcher de faire trop de dégâts sont beaucoup plus fragiles que ce qu’on pourrait espérer.
Face à cela, en France, beaucoup continuent à ne pas vraiment prendre au sérieux la menace que représente Le Pen, et se rassurent en disant qu’elle «ne pourrait pas faire ce qu’elle veut». Ou qu’elle «ne passera pas». Je n’aurai pas cette légèreté-là.
L’arrivée en tête au premier tour de la primaire à gauche de Benoît Hamon, dont la proposition phare est l’instauration d’un revenu universel, en est la preuve : les électeurs sont sensibles aux questions sociales. La crise économique de 2008 est passée par là. Elle a intensifié la pauvreté, la précarité, la peur du déclassement.
Aujour d’hui, comment votent les premiers concernés ? Si, en 2012, les plus précaires avaient massivement donné leur voix à François Hollande, son quinquennat les a eux aussi déçus. Les régionales de décembre 2015 indiquent une désaffection pour la gauche et un ralliement massif au Front national, comme le montre un ouvrage à paraître en mars dirigé par Florent Gougou et Vincent Tiberj, sous le titre La Déconnexion électorale, état des lieux de la démocratie française,édité par la Fondation Jean-Jaurès.
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En 2015, les lignes bougent. Les plus démunis désertent la gauche qui les a déçus. A partir d’une nouvelle enquête menée après les élections régionales de décembre 2015, la politologue constate un basculement spectaculaire de ce public vers le FN. Le parti d’extrême droite bat également des records chez les ouvriers les plus précaires, qui ont voté à 64 % pour lui au premier tour des régionales et à 62 % au second tour. « Dans le contexte de l’élection présidentielle de 2017, la désaffection à l’égard de la gauche de gouvernement et de sa politique semble sans précédent. L’extrême gauche n’apparaît pas crédible et Jean-Luc Mélenchon est perçu comme un faux allié des pauvres. C’est Marine Le Pen qui, à leurs yeux, incarne le dernier recours », poursuit Mme Mayer, à la lumière des entretiens qu’elle a menés.
» De la gauche au FN, le basculement du vote des pauvres, Le Monde.
Commentaires
Une réponse à “Les signes précurseurs”
Pareil, mais je nous trouve très seuls à penser ça..