Ce que vous allez voir maintenant apparaître dans votre fil d’actualité dépendra donc désormais également des options de ciblage mises en place par les pages, et déterminées arbitrairement par leurs gestionnaires.
Nos publications auront-elles, dans ce cas, toujours autant de visibilité si nous n’effectuons aucun ciblage — et que nos publications sont d’une “qualité” moindre aux yeux de Facebook ? Nous en doutons, même s’il nous faut encore attendre des analyses plus poussées et sur le long terme pour arriver à des conclusions définitives.
Et au-delà des problèmes éditoriaux potentiels qui se profilent, cette mise en avant d’une nouvelle politique de ciblage, se fondant sur les attentes présupposées des utilisateurs, relance le débat sur les problèmes de l’individualisation de l’Internet.
” Facebook : son nouvel algorithme, son ciblage, et notre ligne éditoriale, Résonances, Le Monde.fr.
C’est pourquoi lemonde.fr a raison de dire stop, tout comme Marie Catherine Beuth n’a pas tort d’alerter les journalistes sur le risque de phagocytage des contenus par Twitter. Mais, le problème est bien plus général : il concerne tous les géants du web, qui commencent à devenir gourmands et se servent de l’alibi du service au lecteur pour promouvoir leur business.
Les journaux doivent résister à la pression et afficher un front uni pour refuser de perdre chaque jour davantage le contrôle de leur ligne éditoriale. Le billet du monde.fr sonne comme un appel à l’union des éditeurs de contenus autour de cette question.
Il y va aussi de l’intérêt du lecteur, car ce dernier doit se voir proposer autre chose que des sujets émotionnels et « engageants ». Il nous saura gré demain de lui avoir proposé bonbons ET brocolis, tout comme nous remercions nos parents de nous avoir forcé à goûter de tout.
” Editeurs de contenus, si vous cessiez de vous faire phagocyter par Google et Facebook ?, Mediaculture.